Épisode 4 : Une fin mystérieuse

(Temps de lecture estimé : 3mn)

Dans le précédent épisode, nous vous annoncions que la mort de Caravage fut tout aussi mystérieuse que ses oeuvres et sa vision du monde.

Sans plus attendre, voyons maintenant ce que nous savons des derniers jours du peintre.

IV- Une fin mystérieuse

En 1610, après avoir quitté Naples pour Palerme et être finalement revenu en Campanie, Caravage apprend que son jugement est sur le point d’être révisé. Il décide donc de partir pour Rome à bord d’une felouque, en emportant quelques tableaux à offrir au pape.

À son arrivée à Porto Ercole, petite ville sous domination espagnole située à 160 km de la capitale mais à seulement quelques kilomètres des États pontificaux, Caravage est arrêté par erreur par la police, qui ne le libère que deux jours plus tard.

N'étant pas disposé à l'attendre et souhaitant peut-être s'emparer des biens du peintre laissés à bord, le propriétaire de la felouque quitte le port durant l'interrogatoire de Caravage. Furieux, le peintre erre sur la plage, cherchant à apercevoir l’embarcation.

Il ne parviendra pas à rejoindre la capitale : les dernières traces de Caravage se perdent sur cette plage.

De nombreuses hypothèses ont été avancées à propos de sa mort : on a longtemps évoqué la thèse de l’assassinat, d’une bagarre qui aurait mal tourné ou bien d’une mort foudroyante due à une maladie grave…

Mais depuis peu, elles ont presque toutes été réfutées grâce à la découverte du corps du peintre dans une fosse commune de l’église de Porto Ercole : la comparaison du sang retrouvé sur ce corps à celui des descendants de l'artiste a permis de prouver qu'il s'agit bien du peintre. Celui-ci serait mort à l’hôpital, victime de paludisme et sa dépouille aurait fini parmi celles d'autres malades dans une fosse, sans sépulture car enterrés à la hâte pour éviter toute contamination.

La vie du peintre a pu être partiellement reconstituée grâce à des recueils comme celui de Baglione écrit vers 1642 et celui de Bellori datant de 1672. Malgré cela, l’absence d’autobiographie et de signature sur les toiles, ainsi que la dispersion de ces dernières (vols, ventes, présents,…) ont compliqué les reconstitutions de la vie de l’artiste et de la création de ses œuvres. Celles-ci sont d’autant moins connues qu’elles n’étaient pas réalisées à partir de dessins préparatoires (technique d’usage à l’époque), ce qui exclut le rapprochement entre des esquisses et des toiles.

Quoi qu’il en soit, Caravage restera un maître incontesté de l’art italien du XVIIe siècle, non seulement en tant que peintre qui a su baser son œuvre sur l’introduction du réalisme dans ses toiles, mais aussi comme un homme empreint de doutes, d’angoisses et de sautes d’humeur propres aux génies qui marquent l’histoire.


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L'auteur

Aurélie, 26 ans, chargée d'études en tourisme, Paris.

Passionnée par les voyages et les arts, elle rédige des articles autour du thème de l'art en Europe.

©UneToucheD'Histoire - Textes d'Aurélie Margerin; Éditorial Cédric Soubrié. Contactez-nous pour réutiliser les images ou le texte : e-mail.

Sources :

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