La Terreur Blanche : d'une terreur à l'autre

La mort de Robespierre ne sonne pas le glas de la Terreur. Ainsi, dans l’hiver qui suit le 9 thermidor de l’an II (27 juillet 1794), des mouvements contre-révolutionnaires sèment à leur tour la terreur en se livrant à des assassinats en masse. Cette Terreur Blanche est particulièrement violente dans le Sud-Est.

Des conditions favorables au déclenchement de la Terreur Blanche

La Convention va prendre des décrets qui seront autant d’éléments de nature à favoriser le déclenchement de cette Terreur.

Le 10 janvier 1795, les émigrés partis après le 31 mai 1793 peuvent rentrer en France et récupérer leurs biens confisqués ou être indemnisés.

Le 21 février, la liberté des cultes est reconnue, entraînant le retour des prêtres réfractaires.

Le 23 février, les Jacobins se retrouvent assignés à résidence.

Ainsi, les persécutés d’hier se retrouvent face à leurs persécuteurs et très vite les rôles vont s’inverser.

La Terreur change de camp

En février 1795, à Lyon, un détenu, ancien membre de la commission révolutionnaire lyonnaise, est tué par la foule et jeté dans le Rhône. Ce meurtre ne donne lieu à aucune poursuite et cette inaction résonne comme une approbation. Dès lors, des massacres collectifs vont se dérouler essentiellement dans le Sud-Est.

En mai 1795, à Lyon, plus de 30 000 personnes égorgent une centaine de prisonniers, il en est de même à Aix, Orange, Tarascon ou Nîmes.

Le 5 juin, la Terreur Blanche culmine lors du massacre des prisonniers détenus au Fort Saint-Jean de Marseille.

Les tribunaux sont cléments et la réaction des autorités est tardive, la Convention commençant à réprimer ces exactions à la fin du mois de juin seulement.