La Grande Peur (20 juillet-6 août 1789)

Nom donné à la rumeur qui se propage dans toute la France au lendemain des évènements parisiens de juillet 1789 : les nobles, paniqués, paient des mercenaires et des brigands pour piller, tuer et affamer la population. Face à ce péril, le peuple prend les armes et se mobilise, prêt à lutter.

Une peur qui se propage à 4 km/heure !

Avant juillet 1789, les campagnes ont été le théâtre de nombreuses émeutes de subsistance et de revendications contre les droits seigneuriaux. Leurs populations sont ainsi particulièrement réceptives à la rumeur qui se propage.

Celle-ci prend naissance dans six régions simultanément : la Franche-Comté, la Champagne, le Beauvaisis, le Maine, la région nantaise et l’Angoumois. Elle se diffusera ensuite dans toute la France du 20 juillet au 6 août 1789.

L’historien Georges Lefebvre, dans son livre La Grande Peur de 1789 (éditions Armand Colin, 1932), a donné une estimation de la vitesse de diffusion de la rumeur : 4 km/heure.

Les effets de la Grande Peur

Lorsque la population rurale réalise que sa panique ne repose sur aucune réalité, elle ne désarme pas pour autant et se retourne contre le système féodal. Les châteaux des seigneurs sont pillés, les titres seigneuriaux souvent brûlés.

La panique créée par ces actions aboutira finalement à l’abolition des privilèges, dans la nuit du 4 août 1789.