The Liberator

Publié à partir de 1831, The Liberator est le premier journal ouvertement abolitionniste américain. En plaçant la lutte contre l’esclavage au centre de sa ligne éditoriale, il marque un épisode central dans la construction d’une conscience populaire abolitionniste.

L’abondance des initiatives abolitionnistes

Alors que la première moitié du XIXème siècle marque aux États-Unis l’émergence d’une pensée abolitionniste, plusieurs structures se mettent en place pour donner au nouveau combat un aspect plus concret et diffuser les idées anti-esclavagistes. En 1816, déjà, avait été créée la Société de colonisation américaine, dont l’objectif était de mettre en place des structures de transports permettant aux esclaves noirs de rentrer en Afrique et d’y disposer d’un État garantissant leur liberté (ce fut le sens de la création du Libéria).

Un journal, un combat

Dans le but d’ouvrir la lutte abolitionniste à un public plus large, un typographe du Massachusetts, William Garrison, décida de créer le premier journal ouvertement opposé à l’esclavage, The Liberator. Emprunt d’un humanisme aux connotations fortement religieuses, il entreprend une véritable lutte à mort pour la libération des populations serviles :

« Je serai aussi tranchant que la vérité, aussi intransigeant que la justice. Sur ce sujet, je ne souhaite ni penser ni parler ni écrire avec modération. »

« Je suis déterminé, je ne louvoierai pas. Je ne chercherai pas des excuses. Je ne reculerai pas d’un seul pouce. Et je serai entendu. »

Si son écho reste longtemps limité, cette initiative favorise peu à peu la création de « clubs » et de « sociétés », permettant aux abolitionnistes de se faire entendre.